Je suis enseignante dans une école primaire en Irlande. Pendant plusieurs années j’ai enseigné aux élèves les plus jeunes de l’école, c’est-à-dire les élèves de la maternelle.
Un des aspects les plus gratifiants de mon travail, c’est de voir les enfants grandir et se développer tout au long de l’année scolaire. Les progrès réalisés par les élèves de 4 à 5 ans entre la première journée d’école et la dernière en juin ne cessent de m’épater.
Une des dimensions les plus importantes de mon travail est mon interaction avec les enfants. Ils ont besoin d’être reconnus, encouragés et félicités. Ça peut sembler évident, mais le renforcement positif et la rétroaction contribuent grandement à développer leur confiance et leur motivation à l’école.
Comme vous le savez, 2020 a été une année mouvementée, complètement différente de ce que nous avions vécu à ce jour. L’enseignement à distance est devenu la méthode par excellence – la seule méthode dont nous disposions pour continuer à éduquer les enfants.
Néanmoins, les interactions habituelles avec mes élèves en classe m’ont tellement manquée. Déterminer comment j’allais faire de l’enseignement à distance représentait un défi énorme. J’ai entre autres essayé différentes applications, enregistré et réenregistré des vidéos et commis beaucoup d’erreurs.
Il va sans dire que fermer les écoles était la meilleure décision que le gouvernement puisse prendre. La COVID-19 sévissait dans la région où je vis en Irlande et l’apprentissage en ligne était une solution temporaire pour freiner la propagation. Je croyais initialement que ça durerait tout au plus quelques semaines.
Je n’aurais jamais pu imaginer que les classes resteraient vides jusqu’à la fin de l’année scolaire, en juin, et surtout pas jusqu’en 2021.
Malgré tout, je me sentais, et je me sens encore, plus protégée contre le virus lorsque je travaille de la maison. En raison de mon asthme, je suis considérée comme étant « à risque » en Irlande. Je suis en quelque sorte plus chanceuse que la plupart des gens. Un très grand nombre de personnes atteintes d’asthme et d’autres maladies sous-jacentes se sont retrouvées sur la ligne de front, ne pouvant aucunement se distancier du virus comme j’ai eu le privilège de le faire.
Je suis sensible aux infections et durant une année scolaire normale, j’attrape généralement le rhume toutes les quelques semaines. Les salles de classe s’apparentent à des boîtes de Petri. Nous sommes tous agglutinés et les germes circulent allègrement d’une personne à l’autre, permettant aux infections de se propager comme une traînée de poudre. Cependant, le fait d’être confinée dans la maison a fait en sorte que je n’ai attrapé aucun rhume et que je me sens beaucoup plus forte et en santé comparativement à l’an dernier.
Il est temps de retrouver une certaine normalité et je suis impatiente de retourner en classe. Je devrai toutefois demeurer vigilante.
Même si la propagation du virus semble être en train de reculer, celui-ci n’est pas disparu. Je vais donc suivre les quatre étapes suivantes pour me protéger le plus possible de la COVID-19.
Je dois me renseigner (et être rassurée) le plus possible au sujet de mon retour au travail. Je collabore étroitement avec mon médecin depuis de nombreuses années. Ensemble, nous avons trouvé la combinaison d’inhalateurs qui permet de maîtriser mon asthme, et il a pris soin de moi dans le cadre de bon nombre de mes crises d’asthme.
Je crois que consulter mon médecin est la décision la plus sage que je puisse prendre avant mon retour au travail. Je veux lui parler de la possibilité de porter de l’équipement de protection individuelle.
Ça ne sera pas aussi simple qu’il y paraît. Même si un masque ferait l’affaire, les enfants doivent voir mes expressions faciales lorsque j’enseigne. J’espère que mon médecin pourra me suggérer une façon de me protéger sans nuire à mon enseignement.
J’ai la chance de travailler avec un groupe de personnes qui font preuve d’un très grand soutien. J’ai parlé à mon employeur de mon asthme et de la COVID‑19. Nous avons discuté de mon retour au travail et de ma sécurité.
Je dois m’assurer que mon entourage est au courant de ma maladie, surtout compte tenu du fait que les symptômes d’asthme, comme la toux et l’essoufflement, ressemblent à certains symptômes de la COVID-19.
J’ai reçu différentes réactions de la part d’étrangers lorsque je me mets à tousser en public. C’est compréhensible, mais je veux me sentir à l’aise si mes symptômes d’asthme se manifestent au travail. Lorsque je me sens anxieuse, mes symptômes s’aggravent.
Comment puis-je me sentir plus à l’aise? En n’ayant pas à m’expliquer chaque fois que mon asthme se manifeste.
Je compte passer en revue les lignes directrices établies par le gouvernement ainsi que les lignes directrices de la Société de l’asthme de l’Irlande en prévision de mon retour en classe.
Je dois dresser une liste de ce que je devrai faire pour veiller à ma sécurité. Cette liste peut comprendre différentes mesures, allant du port d’équipement de protection individuelle à la mise en place d’accommodements.
Demeurer vigilante en tout temps face au risque de contracter la COVID-19 sera ardu. Il est facile de retomber dans ses vieilles habitudes. Les restrictions et la distanciation imposées durant la pandémie ont été pour le moins éprouvantes.
Cela dit, il est essentiel que je déploie des efforts constants pour me protéger et protéger les enfants et mes collègues dans notre milieu de travail. Il nous incombe de maintenir des normes élevées afin de protéger la santé de tous. Je pense qu’il serait bon d’installer des pancartes et des rappels un peu partout dans l’école.
Nous connaitrons en 2021 une rentrée scolaire sans précédent. Nous vivons une période étrange et stressante, particulièrement ceux d’entre nous qui sont « à risque ». Le passage de l’enseignement à distance à l’apprentissage en personne approche à grands pas, et je me réjouis à l’idée de retrouver un semblant de normalité.
J’espère avant tout que cette expérience de « retour en classe » se déroulera aussi simplement qu’en temps « normal ». Je serai très reconnaissante si nous retrouvons un jour notre vie d’avant.
Je souhaite à tous de veiller à leur santé et leur sécurité après la réouverture des milieux de travail et des écoles.