Étant aux prises avec la migraine chronique depuis plus d’une décennie, je devrais, diriez-vous, être passée maître dans l’art de sentir venir une migraine… et pourtant, je n’y arrive pas toujours.
Même si mon corps devine souvent qu’une migraine se prépare, celle-ci me prend encore parfois par surprise.
Heureusement, j’ai appris à reconnaître quelques signes avant-coureurs de la migraine. Voici quelques indices qui laissent présager l’arrivée d’une crise migraineuse.
J’ai parfois l’impression que mon cerveau est en ébullition.
C’est comme s’il tournait à plein régime et que ma bouche essayait de suivre la cadence. Lorsque cela se produit, il m’arrive rarement (Dieu merci) de dire des choses étranges ou qui vont à l’encontre de ma personnalité, mais j’ai tendance à parler beaucoup plus vite et sans arrêt.
Lorsque je déborde d’énergie, je n’arrive pas toujours à percevoir l’arrivée imminente d’une migraine. J’ai plutôt tendance à vouloir en profiter pour passer au travers de ma liste de choses à faire et je me sens productive (un sentiment rare chez une personne qui est constamment en douleur).
C’est seulement quand la douleur s’installe que je réalise que l’accélération de mes pensées et de ma parole n’est pas attribuable à un regain d’énergie, mais qu’il s’agissait plutôt d’un signe avant-coureur d’une crise migraineuse.
Oui, je suis consciente que ce symptôme est complètement à l’opposé du signe avant-coureur que j’ai décrit précédemment! Tout ce que je peux dire c’est que vivre avec la migraine est compliqué et que ça change tout le temps.
Juste avant que la migraine frappe, soit mes pensées et mes paroles défilent à toute allure, soit ma fonction cognitive tourne au ralenti et j’ai de la peine à avoir les idées claires. Je peux lire ou écouter quelqu’un parler, mais mon cerveau n’arrive pas à traiter ni à absorber l’information que je reçois.
Si je suis en train de lire, je dois relire la même phrase dix fois avant qu’elle ne s’enregistre dans mon cerveau. Parfois, relire la même phrase plusieurs fois ne sert à rien. Je ne parviens quand même pas à en saisir le sens. Lorsque cela se produit, je laisse généralement tomber et je remets à plus tard ce que je suis en train de faire, que ce soit la lecture d’un courriel ou une tâche.
Par contre, il n’est pas toujours possible de « remettre à plus tard ». Dans ce temps-là, lorsque je dois respecter une échéance et que je sens que mon cerveau est complètement embourbé, je peux devenir très fâchée et frustrée.
Sur le coup, je sais que je suis intelligente et compétente, et que mes difficultés sont causées par la migraine, qui a essentiellement neutralisé mon cerveau. C’est incroyablement démoralisant et j’ai encore à ce jour de la difficulté à l’accepter.
Bien que ça se produise rarement, mes doigts, mon visage et mes lèvres peuvent devenir engourdis juste avant une crise migraineuse. J’ai alors l’impression d’avoir reçu une balle molle sur la bouche; je sens que mes lèvres sont enflées. Lorsque le fourmillement s’installe, je sais qu’une migraine est sur le point de se manifester.
Comme la douleur migraineuse est constante, l’épuisement fait partie de mon quotidien. Cependant, lorsqu’une nouvelle migraine frappe, mon niveau d’épuisement atteint de nouveaux sommets (ou de nouveaux creux, pour être plus exacte!). Trouver l’énergie de faire quoi que ce soit me semble alors impossible.
Lorsque l’épuisement s’abat sur moi, j’ai souvent aussi l’impression que ma tête pèse une tonne; j’ai de la peine à me tenir droite tant ça fait mal.
Je ne me considère aucunement comme une personne colérique; je dirais même que je me mets rarement en colère — sauf lorsqu’une migraine s’installe. Lorsque la douleur commence à se manifester, je sens la colère monter en moi. Tout me dérange. Je sais qu’elle s’en vient, car un rien me met en colère.
Fort heureusement (pour moi et pour mon entourage), je cache bien ma colère. Au fil des ans, j’ai trouvé différentes façons de composer avec les sentiments de colère et de frustration qui accompagnent ma migraine, afin les empêcher de prendre le dessus.
J’ai voulu savoir si mes amis présentaient des signes avant-coureurs similaires aux miens.
Lorsque je leur ai posé la question, ils m’ont énuméré une longue liste de signes surprenants, dont les suivants : mal aux cheveux, sensibilité aux odeurs, douleur dans le cou et les épaules, bâillements excessifs, douleur aux dents, soif impossible à étancher, envie fréquente d’uriner, tintements d’oreille, voir la moitié des choses, spasmes oculaires, incapacité à terminer ses phrases et affaissement facial.
Parmi les signes avant-coureurs étranges rapportés, il y avait aussi les fringales de mayonnaise ou de mets chinois, un goût métallique dans la bouche et la perception d’odeurs fantômes. Ces odeurs fictives étaient souvent des odeurs d’essence, de brûlé et même de gaufres.
Chacun d’entre nous vit des expériences et présente des symptômes, des déclencheurs et des signes avant-coureurs très variables. Mais, ça fait du bien de savoir que les personnes atteintes de migraine dans mon entourage peuvent comprendre ce que je vis — aussi étranges que puissent paraître mes signes avant-coureurs.
Apprendre à reconnaître ces indices ne vous aidera pas nécessairement à prévenir une crise migraineuse, mais ça vous permettra d’agir rapidement en temps opportun.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur la prise en charge de la migraine, consultez votre médecin ou votre équipe de soins de santé.