Les cinq plus grandes idées fausses que j’avais au sujet de la thérapie

A man on a couch, engaged with his pen, contemplating his views on therapy misconceptions.
Getty Images / Jaco Blund

J’étais gravement déprimé. À tel point d’ailleurs, que ma vie quotidienne était devenue extrêmement pénible. D’une certaine manière, je savais que j’avais besoin d’aide, mais l’idée de me faire aider me faisait peur. J’ai résisté aussi longtemps que j’ai pu, et ce n’est que lorsque je me suis senti vraiment désespéré que j’ai décroché le téléphone et que j’ai fait les premiers pas pour prendre ma dépression en charge et, un de ces jours, arriver à la surmonter. 

Quand j’y repense, je me rends compte que les idées fausses que j’entretenais au sujet de la thérapie et du traitement de la dépression ne m’ont pas seulement empêché de chercher de l’aide, elles ont aussi retardé ma guérison. Si j’avais mieux su comment fonctionnent la thérapie et les autres outils pour traiter la dépression, j’aurais pu faire de meilleurs choix en tant que consommateur.

Je sais que je suis loin d’être le seul à avoir eu peur d’aller chercher de l’aide au début. Ce qui se passe en thérapie est à plus d’un titre enveloppé de mystère et encore aujourd’hui, plusieurs personnes ne savent pas trop ce que cette expérience peut leur apporter.

Cette méconnaissance de la thérapie, combinée aux stigmates associés la maladie mentale, peut empêcher certaines personnes d’aller chercher l’aide dont elles ont besoin. Or comme n’importe quelle autre maladie visible, la dépression requiert l’intervention d’un professionnel de santé dûment formé. Voici quelques-uns des mythes auxquels je croyais avant d’entreprendre une thérapie, et voici ce que j’ai découvert après coup.

1. Aller en thérapie, c’est reconnaître qu’on a échoué

Entreprendre une thérapie pour régler ses problèmes n’est pas un aveu de faiblesse. Au début, je croyais que si j’allais en thérapie, cela voulait dire que je n’avais pas réussi à régler mes problèmes par moi-même. Or il n’y a rien de plus faux. Au contraire, il faut beaucoup de courage pour admettre qu’on a un problème et aller chercher l’aide dont on a besoin.

Demander de l’aide signifie qu’on fait quelque chose pour que les choses changent. Quand un athlète célèbre écoute les conseils de son entraîneur pour améliorer ses performances, on ne voit pas cela comme un aveu d’échec, n’est-ce pas? Pourquoi donc le serait-ce quand une personne qui en a besoin demande de l’aide pour améliorer sa santé mentale? C’est la même chose.

2. Se rétablir est une affaire de quelques semaines

Lorsque j’ai commencé à voir un psychiatre, j’avais des attentes irréalistes au sujet du temps qu’il me faudrait pour aller mieux. Il n’existe pas de traitement éclair de la dépression. En sortir prend davantage qu’une seule séance et parfois aussi, il faut essayer plusieurs thérapeutes. Comme chacun a sa propre méthode et sa propre approche, trouver celui qui vous convient requiert du temps et de la patience.

3. Tous les thérapeutes se valent

Avant de commencer ma thérapie, je croyais que j’allais devoir raconter mon enfance étendu sur un divan, et qu’un docteur impassible me demanderait périodiquement : « Et que ressentez-vous en évoquant cela? »

À cette époque, j’ignorais que l’univers des traitements psychologiques ne se borne pas à cette caricature et qu’il est bien plus vaste et différencié que ça. On y trouve en fait des gens formés dans les domaines de la psychopharmacologie, de la psychanalyse et du travail social (entre autres), qui tous utilisent plusieurs outils différents pour venir en aide aux personnes qui vivent une dépression.

Il n’existe pas de « thérapeute type » unique. Les professionnels de la santé mentale sont comme n’importe quel autre groupe de personnes, chacun avec son style, sa technique et sa personnalité. Vous découvrirez sans doute que certains vous conviennent et d’autres non.

4. Aller en thérapie, c’est abandonner tout contrôle sur sa vie

Au début, quand j’ai commencé ma thérapie, je croyais que cela voulait dire que je m’en remettais totalement à mon thérapeute et que je n’aurais presque rien à faire. Or il s’avère que le traitement de la maladie mentale est un processus actif et, en bout de ligne, la suite des choses dépend de vous.

Votre thérapeute et vous travaillerez en étroite collaboration, afin de trouver ce qui vous convient le mieux. Il pourra certes vous faire des recommandations, mais ce sera toujours vous qui déciderez si vous voulez les suivre ou non.

Faire une psychothérapie, c’est plus que simplement se présenter une fois par semaine chez le thérapeute pour une séance d’une heure. Entre deux séances, il vous faudra réfléchir à ce dont vous aurez parlé avec le thérapeute. Vous devrez être prêt aussi à affronter certaines vérités troublantes qui vous concernent et être ouvert au changement.

Pour que le traitement produise des résultats, vous devrez y prendre une part active et faire les changements qui s’imposent dans votre vie quotidienne. Les commandes sont entre vos mains.

5. Faire une thérapie, c’est quelque chose de gênant

La dépression est l’un des problèmes de santé les plus complexes et les plus difficiles à traiter qui soient. La plupart des gens n’éprouvent aucune gêne à l’idée d’entreprendre un traitement pour une maladie visible. S’ils ont mal aux dents, ils appellent le dentiste, s’ils se sont fait une entaille profonde, ils se rendent à l’urgence.

Mais dans le cas de la santé mentale, plusieurs stigmates sont associés à la maladie. Par conséquent, même de nos jours, beaucoup de personnes craignent de demander de l’aide ou se sentent mal à l’aise de le faire. Ne soyez pas l’une d’elles. Vous n’êtes pas responsable de votre maladie et il n’y a certainement aucune honte à en être atteint.

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