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Le gain de poids est un phénomène fréquent chez les personnes atteintes d’un cancer du sein ou de la prostate qui suivent une chimiothérapie ou une hormonothérapie.
Plusieurs oncologues m’ont confié qu’ils préféraient voir leurs patients prendre un peu de poids. Un gain de poids important peut toutefois entraîner des problèmes de santé comme de l’hypertension, du diabète et des troubles cardiaques.
Même si je devais lutter contre la fonte musculaire, je n’avais aucune envie de faire de l’exercice lorsque j’ai commencé les traitements contre le cancer. Au fil du temps, j’ai trouvé des solutions qui m’ont aidé à maîtriser mon poids.
Au cours des 13 dernières années, mon poids n’a connu que de légères variations, et je me sens bien.
Voici pourquoi les traitements contre le cancer peuvent causer un gain de poids et comment je m’y suis pris pour l’éviter.
Au cours d’un traitement contre le cancer, un gain de poids peut s’observer pour différentes raisons.
La chimiothérapie cause des changements d’appétit ou peut occasionner des nausées.
Les médicaments contre le cancer peuvent ralentir le métabolisme et causer de la rétention d’eau et la formation de dépôts graisseux.
En ce qui me concerne, j’ai reçu un traitement antiandrogénique après avoir reçu un diagnostic de cancer de la prostate.
Chez les hommes comme moi, le traitement antiandrogénique entraîne la prise de poids. Selon une étude, 70 % des hommes recevant un traitement antiandrogénique prennent en moyenne 2,25 kg (5 livres) au cours des 6 à 18 premiers mois du traitement.
En ce qui me concerne, j’ai pris 7 kg (15 livres) durant la première année de mon traitement. Au début, je ne m’inquiétais pas du gain de poids. J’avais été malade longtemps avant de recevoir un diagnostic, et j’avais besoin de prendre un peu de poids pour paraître en santé.
Après avoir pris 5 kg (10 livres), j’ai toutefois réalisé que je devais procéder à quelques ajustements pour conserver un poids santé. Mon gain de poids s’était stabilisé après la première année.
Avec le cancer, il est difficile de suivre un programme d’entraînement régulier. En ce qui me concerne, je pouvais me sentir mal pendant quelques jours après un traitement, et lorsque j’allais mieux, j’étais quand même fatigué. À peine avais-je le temps de me remettre de la fatigue qu’il était temps de recevoir un nouveau cycle de traitement. C’était devenu un cercle vicieux.
Malheureusement, il n’y a pas de solution miracle pour conserver un poids santé, mais quelques stratégies peuvent s’avérer utiles.
L’exercice aide à prévenir l’atrophie des muscles et le gain de poids.
Cependant, je n’avais pas du tout envie de faire de l’exercice quand j’ai commencé le traitement. J’étais fatigué, et j’avais parfois la nausée. Paradoxalement, l’exercice peut parfois contribuer à atténuer la fatigue.
Une saine alimentation est également un aspect essentiel pour réduire la prise de poids au minimum pendant un traitement contre le cancer. En revanche, même lorsqu’on a les meilleures intentions, on ne sait parfois pas comment s’y prendre pour manger sainement.
Je sais à quel point il est difficile d’adopter de nouvelles habitudes alimentaires et de suivre un programme d’exercice pendant qu’on reçoit un traitement contre le cancer.
Voici quelques trucs qui m’ont aidé à maîtriser mon poids pendant le traitement du cancer.
J’ai eu la chance de pouvoir bénéficier des conseils d’un nutritionniste par l’entremise de mon employeur. Il m’a aidé à comprendre les changements que les traitements contre le cancer avaient entraînés sur mon corps et les principes d’une saine alimentation correspondant à mes besoins nutritionnels.
Si vous ne consultez pas déjà un nutritionniste, demandez à votre médecin de vous en recommander un. Un nutritionniste peut vous aider à adapter votre alimentation à vos besoins, ce qui vous permettra non seulement de réduire votre prise de poids, mais aussi de vous sentir mieux.
Mon nutritionniste m’a informé que comme mon métabolisme était plus lent, mes besoins en calories étaient moins élevés. J’ai appris que la modération était l’aspect clé d’une saine alimentation pendant le traitement du cancer.
J’ai appris qu’un grand nombre de plats emballés vendus à l’épicerie étaient plus pauvres sur le plan des éléments nutritifs et contenaient du sucre, du sel et des matières grasses ajoutés.
Les aliments ultra-transformés peuvent perturber les hormones de la faim et inciter à consommer une trop grande quantité de calories, ce qui entraîne un gain de poids. Lorsque c’est possible, j’opte toujours pour des aliments frais.
Mon nutritionniste m’a suggéré de consommer au moins 100 grammes de protéines par jour pour éviter une perte de masse musculaire.
Les protéines aident au développement et au maintien de la masse musculaire. Elles contribuent également à la sensation de satiété, ce qui favorise la maîtrise du poids. Les besoins en protéines varient d’une personne à l’autre. Un nutritionniste pourra vous aider à définir un objectif qui vous convient.
Mon nutritionniste m’a demandé de m’assurer de consommer suffisamment de fibres. Les fibres favorisent le transit dans le tube digestif. De plus, elles prolongent la sensation de satiété après un repas, ce qui permet de manger moins au bout du compte.
J’ai aussi appris qu’on trouvait, dans des aliments tels que les noix, les avocats et les poissons gras, des gras sains qui sont des éléments nutritifs aussi importants que les protéines et les glucides. Ces gras sains sont une source d’énergie et apportent une sensation de satiété qui favorise le maintien d’un poids santé.
Enfin, le calcium et la vitamine D sont importants pour avoir des os en santé, et sont d’autant plus essentiels au cours d’une hormonothérapie, car ce traitement fragilise les os. En ce qui me concerne, j’ai adopté le jus d’orange additionné de vitamine D. Les poissons gras et les produits laitiers enrichis constituent également de bonnes sources de calcium et de vitamine D.
J’étais coureur de fond avant de développer un cancer. J’avais fait de nombreux marathons et demi-marathons, et j’ai même déjà terminé un marathon à l’intérieur du temps de qualification au marathon de Boston.
Après avoir présenté des métastases aux poumons, je n’étais plus en mesure de courir sur de longues distances, mais j’ai pu continuer de marcher et de faire de la bicyclette. J’ai réalisé qu’il n’était pas nécessaire de faire beaucoup d’activité physique pour en ressentir les bienfaits.
Consultez votre médecin avant de commencer un programme d’exercice, quel qu’il soit. Allez-y doucement au début, mais faites-le de façon régulière. Ne dépassez pas vos capacités.
Essayez de bouger au moins un peu chaque jour. En ce qui me concerne, ce n’était pas facile au début. Les premières fois, je marchais à peine 500 mètres, mais je le faisais tous les soirs.
Augmentez la durée et la difficulté de votre entraînement à mesure que votre endurance s’améliore.
En ce qui me concerne, j’ai pu faire de plus longues marches avec le temps. Je me sentais mieux, j’avais plus d’énergie et j’étais impatient de sortir marcher. Après quelques semaines, je marchais de plus grandes distances. J’ai ensuite augmenté l’intensité de l’exercice en portant des poids aux mains, en augmentant la distance et en ajoutant des pentes à mon parcours. Je fais maintenant des marches d’environ 5 kilomètres en moyenne.
Les résultats d’une étude indiquent que l’entraînement en résistance contribue à réduire la fonte musculaire et l’accumulation de gras.
L’exercice fait maintenant partie de notre mode de vie, à mon épouse et à moi. Nous n’avons pas d’horaire ni de programme régulier en salle de conditionnement physique, nous essayons simplement de faire une forme d’activité physique tous les jours. En plus de la marche, nous faisons de la bicyclette et du kayak. Le kayak me permet de conserver de la force dans les membres supérieurs, et la bicyclette est un excellent exercice aérobique qui contribue au tonus des muscles du torse et des jambes.
Il est beaucoup plus agréable de faire de l’exercice avec quelqu’un, pour le plaisir de la conversation ou pour se livrer à une compétition amicale avec une personne aussi intéressée que soi à demeurer en forme.
Mon nutritionniste m’a fait comprendre que je ne devais pas me décourager si je n’observais pas des résultats immédiats.
Vous ne verrez peut-être pas les changements tout de suite. J’ai pu constater que le processus s’apparentait plus au marathon qu’au sprint.
Le cancer a changé beaucoup de choses dans ma vie. J’ai appris rapidement que je pouvais exercer un contrôle sur un grand nombre de ces changements, jusqu’à un certain point. J’espère pouvoir aider d’autres personnes grâce aux leçons que j’ai tirées de mon cheminement.
Pour obtenir de l’information au sujet de la prise en charge d’un diagnostic de cancer, consultez votre médecin ou votre équipe soignante.