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J’avais 27 ans, j’étais jeune mariée et prête à fonder une famille, quand on m’a diagnostiqué un cancer du sein. Mon mari et moi pensions avoir le reste de notre vie devant nous. La maladie était le cadet de nos soucis.
Le cancer n’était tout simplement pas au programme. Ce n’était pas l’heureuse prochaine phase que nous nous apprêtions à vivre dans notre relation. Nous avions le cœur brisé.
J’ai toujours voulu devenir mère, d’aussi loin que je m’en souvienne. Mon mari et moi désirions des enfants. Nous nous sentions « prêts » pour cette prochaine étape après nous être fréquentés pendant quatre ans et être mariés depuis un an.
Le cancer a tout changé. En un clin d’œil. Nous étions contraints de réajuster nos plans.
Au lieu de préparer l’arrivée d’un enfant, nous avons programmé mon plan de traitement, l’opération chirurgicale, la chimiothérapie et les années à prendre des médicaments bloquant les hormones.
Ma fertilité était la première chose à laquelle je pensais lorsque j’ai rencontré mon équipe de traitement contre le cancer. Je savais que la chimiothérapie pouvait avoir un impact sur la fertilité. Pourtant, il existe des options et la plupart des survivantes du cancer peuvent avoir des enfants.
Les choses peuvent ne pas se passer exactement comme vous l’aviez prévu. J’ai pris toutes les mesures possibles pour optimiser mes chances de fonder éventuellement une famille.
La première étape consistait à explorer les options en matière de préservation de la fertilité. Ces procédures doivent se dérouler avant la chimiothérapie, d’où l’urgence d’être bien informé pour la prise de décision.
Nous avons d’abord parlé à mon oncologue et à un spécialiste de la fertilité. Ensuite, mon mari et moi avons subi des tests pour déterminer notre fertilité de base. Nous avons appris que nous avions la possibilité de congeler des ovules ou des embryons.
Nos médecins nous ont dit que la congélation des ovules et des embryons prenait à peu près le même temps. Cela implique plusieurs procédures identiques ayant le même impact sur l’organisme en termes de médicaments, d’hormones et de chirurgie ambulatoire. Mais avec la congélation de l’embryon, mon mari a dû fournir un échantillon de sperme qui a été utilisé pour fertiliser mes ovules avant de les congeler.
Nous avons appris que les embryons congelés survivent un peu mieux que les ovules congelés. Nous étions déjà engagés dans une relation à long terme et avons décidé que c’était la meilleure façon pour nous de procéder.
Il faut garder à l’esprit que les différents traitements du cancer ont un impact différent sur la fertilité. La décision individuelle dépend du type de chimiothérapie, du diagnostic, des finances personnelles et de la présence ou non d’un partenaire à long terme.
La décision de congeler nos embryons n’a pas été facile à prendre, à la fois sur les plans émotionnel, physique et financier. La préservation de la fertilité n’est souvent pas couverte par les assurances, bien que de nombreux états sont occupés à modifier leurs lois. Je me suis sentie très chanceuse d’être informée et soutenue par mon équipe médicale, ma famille et mon partenaire durant ce processus.
Le processus de congélation des embryons nécessite plusieurs étapes :
On m’a d’abord administré beaucoup d’injections hormonales et de pilules pour aider mon corps à produire autant de follicules contenant des ovules que possible en un seul cycle.
Il est impossible de savoir combien d’ovules matures vous allez produire. Je me rendais fréquemment chez le médecin pour surveiller les follicules et le nombre d’ovules pouvant être récoltés.
Ce fut la partie la plus difficile pour moi. Dans mon esprit, chaque follicule représentait un enfant potentiel. Je m’inquiétais que le stress dû à la procédure et au cancer n’affecte mes résultats. J’ai finalement pu produire environ 12 follicules.
Au moment approprié, on m’a administré une injection pour libérer les ovules. Cela survient généralement 10 à 14 jours après le début de la prise d’hormones.
J’ai ensuite subi une procédure ambulatoire au cours de laquelle les médecins ont prélevé mes ovules. Le médecin insère une sonde à ultrasons et une aiguille dans le vagin afin de trouver les follicules et retirer les ovules. L’intervention peut provoquer des crampes et quelques semaines de pression pelvienne ou de ballonnements.
Si vous choisissez la conservation des ovules, l’équipe de fertilité congèle directement les ovules prélevés.
Si vous optez pour la préservation des embryons, les ovules d’apparence saine sont fécondés avec du sperme. Les embryons « éclosent » parfois et sont testés pour détecter des anomalies génétiques. Ceux qui sont viables sont congelés.
Tous les ovules ne peuvent pas être fertilisés avec succès. Les médecins n’ont pu féconder que six de nos douze ovules. De ce nombre, seulement trois ont atteint le stade requis et la qualité nécessaire pour la congélation.
Les traitements de l’infertilité peuvent être difficiles sur le plan psychologique et sont largement reconnus comme étant l’un des événements les plus stressants de la vie d’une personne. Les médicaments utilisés dans les procédures de FIV peuvent provoquer des sautes d’humeur. J’ai été déçue du petit nombre d’embryons ayant survécu.
Pendant la chimio, on m’a également donné des médicaments qui ont temporairement supprimé ma production ovarienne dans l’espoir de préserver et de prolonger ma fertilité. Tout cela a entraîné des bouffées de chaleur, des relations sexuelles douloureuses et des sautes d’humeur. Mais j’étais prête à tout essayer pour préserver ma fonction ovarienne.
Comment surmonter le processus de préservation de la fertilité et la chimiothérapie? L’espoir et la passion de fonder une famille m’ont permis de passer à travers le processus, les traitements contre le cancer et trois années de thérapie hormonale. Mes conseils :
Nous étions pleins d’espoir lorsque mon oncologue nous a finalement donné le feu vert pour tenter de fonder une famille. Mon médecin nous a suggéré d’essayer de façon naturelle pendant quelques mois, une fois mes traitements contre le cancer terminés. Par chance, mon cycle et ma fertilité sont revenus naturellement.
Mes menstruations ont recommencé trois mois après l’arrêt de la prise de médicaments bloquant les hormones. Je me suis assise dans les toilettes au travail et me suis mise à pleurer. Je n’avais jamais été aussi reconnaissante dans ma vie d’avoir mes règles! Cela représentait tellement d’espoir pour mon avenir de mère.
Je ne saurai jamais si le retour de mon cycle était dû à la prise de médicaments suppresseurs de l’activité ovarienne, ou bien si mon organisme a tout simplement rebondi. Cela n’a pas d’importance.
Trois mois plus tard j’étais enceinte, de façon naturelle. Malheureusement, j’ai perdu le bébé de façon dramatique en raison d’une grossesse extra-utérine d’urgence, qui a nécessité l’ablation d’une de mes trompes de Fallope.
Nous n’avons jamais abandonné, malgré le deuil, la douleur et la perte. Nous avons essayé de concevoir naturellement pendant trois autres mois. Puis, nous avons décidé de tenter un transfert d’embryons.
Le processus de transfert d’embryons était assez semblable à la préservation de la fertilité. Nous avons subi une multitude d’injections, de médicaments et de contrôles hebdomadaires pour nous assurer que mon organisme était parfaitement prêt à accepter l’embryon.
Pour moi, la partie la plus difficile fut d’attendre neuf jours après le transfert d’embryons! J’ai essayé de me distraire en prenant soin de moi, en me faisant plaisir et en passant beaucoup de temps avec les amis et la famille. Je me suis assurée qu’ils ne me posent PAS de questions sur les résultats.
Notre transfert d’embryons fut un succès. Ce petit être est devenu un bébé vivant.
Il semblait enfin que les choses s’amélioraient, après tout ce que nous avions vécu. Notre bébé grandissait chaque semaine. J’ai finalement commencé à me détendre après avoir été en état d’alerte et m’être préparée à souffrir.
Lors du rendez-vous à la septième semaine, nous avons entendu ces mots redoutables : « Il n’y a pas de battement de cœur. » Notre univers s’est à nouveau effondré.
Cette fois-ci, nous avions eu presque deux mois pour nous attacher à ce petit être. Je ne savais pas comment j’allais continuer. L’espoir que j’entretenais depuis des années s’amenuisait de jour en jour.
Peu à peu, j’ai appris à revivre. Le fait de partager mon témoignage de fausse couche sur mon blogue m’a apporté le soutien d’une toute nouvelle communauté. Ces personnes, ainsi que celles informées de mon cancer, m’ont aidée à trouver la force de me lever chaque matin, d’aller travailler et de croire que, un jour, je serai mère malgré toutes ces souffrances.
En novembre dernier, j’ai donné naissance à mon adorable petit garçon. Il a été conçu spontanément, trois mois après ma fausse couche.
Je sais que tout ce que j’ai vécu m’a menée à ce point. Je suis plus forte en raison de ce que j’ai enduré.
Je n’aime jamais dire que les choses arrivent pour une raison. Je pense que tout dépend de votre façon d’affronter les obstacles et la douleur.
On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve. Si vous désirez être parent, je vous promets que vous y arriverez un jour. Même si le parcours est long et sinueux.
Ne perdez jamais espoir. Une joie profonde vous attend!