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Gérer la colère et la culpabilité comme proche aidant

Getty Images / martin-dm

Une tempête silencieuse, mais combien violente, s’est abattue sur l’ensemble de la planète et nous sommes tous durement touchés de façons à la fois différentes, mais similaires. Nous nous sentons tous effrayés et accablés, malades et souffrants, et en proie à une profonde tristesse. Nous sommes à bout de force. 

Ceux d’entre nous qui s’occupent des autres pendant cette période ont été mis au défi comme jamais auparavant. Nous pensions avoir survécu aux pires tempêtes. Mais celle-ci nous a pris au dépourvu et nous a mis à genoux. La seule consolation est qu’aucun d’entre nous n’est seul. Tous les habitants de la planète vivent le même cauchemar. 

Le tsunami émotionnel qui nous submerge quotidiennement est puissant et nous fait osciller entre la peur et le chagrin. Certaines émotions sont plus faciles à gérer que d’autres. Certaines semblent appropriées, tandis que d’autres sont accablantes. Elles nous forcent à porter un jugement personnel sur nous-mêmes.

Nous nous refusons, par exemple, le droit de décharger notre colère, même s’il est tout à fait compréhensible de s’y laisser aller. Il est difficile de s’y abandonner et de la traiter comme la tristesse, la peur, ou la culpabilité. La colère est dénoncée, ce qui en fait une émotion indésirable même dans les cas où elle est appropriée et alors acceptée et exprimée de manière saine. 

Nous nous mettons tous en colère de temps à autre, et chaque proche aidant a le droit de ressentir cette émotion et de la prendre en charge. Lorsque nous refusons d’accepter ou de libérer cette colère, ou pire, lorsque nous nous sentons coupables de la ressentir, elle peut se transformer en un dangereux poison.

La colère doit être gérée. Voici quelques-unes des façons dont j’ai appris à le faire.

Accepter la colère

N’essayez pas de minimiser votre colère ou de l’ignorer. Acceptez-la. Gérez-la. La colère est normale. Elle peut s’avérer un outil utile pour répondre à des situations sociales inappropriées ou à des expériences qui vous mettent mal à l’aise. Elle peut être appropriée et authentique. Elle peut même vous être utile. Nous pouvons découvrir tant de choses sur nous-mêmes et sur notre façon de réagir si nous sommes honnêtes et curieux à ce sujet, après nous être « calmés », comme dirait mon père. Exprimer adéquatement sa colère peut nous aider à aller de l’avant dans notre vie. 

Comprendre la colère

« Qu’est-ce qui te prend? » C’est une question que je me pose souvent quand je sens ma « température émotionnelle » grimper ou que je commence à m’énerver pour quelque chose.

  • Parfois, il arrive que ma colère dépende moins de la situation en cours que de ce qu’elle a déclenché en moi. 
  • Parfois, il s’agit d’une accumulation de ressentiments ou de l’incapacité à faire face à la façon dont quelqu’un me traite.
  • Parfois, une situation peut justifier une forte réaction de ma part parce qu’une personne est allée trop loin ou qu’elle désire me faire du mal.

Après m’être calmé, je trouve très utile de revenir sur ma colère pour mieux comprendre ma réaction, surtout en prévision de la prochaine fois.

Quand je ne prends pas soin de moi, je me fâche contre toi

Tenir compte des signes avertisseurs

La plupart d’entre nous ont l’impression de s’emporter ou de se mettre en colère très vite, ou de façon inattendue, mais en fait il peut y avoir des signes avant-coureurs dont nous ne sommes pas toujours conscients. En pareil cas, évaluer l’état émotionnel et corporel peut être extrêmement utile.

Votre cœur bat-il la chamade? Votre visage est-il brûlant? Avez-vous l’estomac à l’envers? Vous sentez-vous obsédé par une situation?

Lorsque nous prenons conscience de nous-mêmes et commençons à noter ce que nous ressentons et pourquoi, il est plus facile d’éviter de s’emporter. Nous pouvons alors nous contrôler avant d’atteindre un point de non-retour.

Élaborer des stratégies

Prévoir un plan d’action est la meilleure façon de gérer la colère. Il peut être utile de savoir que l’on peut se soustraire physiquement d’une situation et s’en sortir. Lorsque cette situation commence à être tendue ou inconfortable, faire une pause est un excellent choix.

Pouvoir compter sur des outils de détente comme la respiration profonde ou des habitudes quotidiennes de réduction du stress, tels que la méditation ou la tenue d’un journal, aide à dissiper les tensions. Ces pratiques peuvent nous aider à trouver un endroit calme propice à la discussion des problèmes auxquels nous sommes confrontés. Enfin, faire part de nos sentiments à un ami proche peut s’avérer d’une immense utilité. Cela nous permet de nous sentir vus et entendus, ce qui est difficile à faire lorsque nous sommes en colère et que nous voyons rouge.

Ce que j’en retire

Bien que la colère soit une émotion universelle, les proches aidants souffrent de ses effets avec une sensation de malaise aggravée. En nous évitant de ressentir de la colère, nous développons de la culpabilité. 

L’état de grâce survient quand nous admettons que la colère n’est pas un péché, et qu’en ressentir ne fait pas de nous une mauvaise personne. Nous devons être proactifs et rechercher la meilleure façon d’exprimer notre colère tout en étant indulgents dans le processus. Non seulement nous devons excuser ceux qui nous font sortir de nos gonds, mais nous devons aussi nous pardonner.

Bien que la colère puisse être épuisante et déstabilisante, nous devons l’exprimer, car elle constitue une occasion de discuter et de comprendre. Lorsque nous acceptons notre colère et cherchons à en tirer des leçons, nous accédons à des possibilités et à des changements positifs. Profitons de l’occasion pour nous en donner les moyens grâce aux leçons que nous apprenons sur nous-mêmes.

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