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Pendant la première année où mon copain et moi avons vécu ensemble, j’affrontais de plein fouet un trouble de l’anxiété. Malheureusement, le diagnostic de maladie n’avait pas encore été formellement établi à l’époque et, comme beaucoup de personnes, je présumais qu’il s’agissait d’un simple « défaut de caractère ». Ce n’était pas une raison suffisante pour consulter le médecin, n’est-ce pas? Je pensais pouvoir contrôler ce trouble moi-même par l’autodiscipline et des punitions.
La plupart du temps, j’étais très bonne pour le cacher (je parle de performances dignes d’un Oscar!). Cependant, s’il devait arriver qu’une certaine forme de « folie » se manifeste – comme la fois où je me suis enfermée dans la salle de bain d’un hôtel pour y pleurer pendant 90 minutes – j’avais deux excuses principales pour expliquer mon comportement :
Comment allais-je réussir à lui expliquer mes vrais sentiments et mes craintes? C’était le type le plus rationnel et le plus équilibré que j’aie jamais rencontré. Mon anxiété me disait « Il te quittera. Tu es pathétique. Veux-tu vraiment qu’il découvre à quel point tu es pathétique? »
Sur les conseils de ce « démon de l’anxiété », j’ai décidé de tout garder en dedans et de me taire.
C’est littéralement la PIRE chose que j’aurais pu faire!
Avance rapide à trois mois plus tard : soudain, je cours partout dans notre appartement en criant et en pleurant, tandis qu’il m’observe avec horreur. Le fait de supprimer mon anxiété pendant tant d’années avait finalement déclenché une dépression, et une dans le genre de celles qu’il est difficile d’ignorer.
C’est là que je me suis rendu compte que je ne pouvais plus faire semblant. J’avais besoin d’aide.
D’une part, la culpabilité et le dégoût que j’ai ressentis étaient accablants. Sans parler du caractère secret qui vient avec. Le Dr David Carbonell parle « du secret et de l'auto-divulgation » concernant les crises de panique et l'anxiété. Il affirme qu’une personne garde sa condition secrète parce qu’elle croit qu’un être cher réagira négativement. Il écrit : « Les personnes souffrant de troubles anxieux ont tendance à imaginer le pire résultat possible. Par conséquent, elles entretiennent des sentiments émotionnels qui correspondent à leurs sombres prédictions. »
Fondamentalement, et sans aucune preuve, une personne se convaincra qu’un être cher sera dégoûté, ce qui peut déclencher une réaction émotionnelle négative. La crainte qu’un membre de la famille proche puisse avoir une mauvaise opinion d’elle – ou pire, l’abandonner complètement – est ce qui maintient le silence.
Nina, une stagiaire en technologie commerciale de Bombay âgée de vingt ans, m’a parlé des limites de sa culture et des raisons pour lesquelles elle estime devoir garder sa maladie mentale secrète. « Mes parents sont des hindous stricts, qui accordent extrêmement d’importance aux apparences. Ils croient que nous devrions être capables de contrôler notre esprit sans avoir recours à une aide extérieure. » Nina explique également que ses parents voient sa condition comme une faiblesse qui pourrait compromettre ses chances de se trouver un mari. « Mes parents ne sont pas de mauvaises personnes, mais ils ne comprennent tout simplement pas. Je veux trouver une façon de leur expliquer ma maladie de manière claire et concise. »
Mon moment de réalisation personnel est survenu alors que j’étais en convalescence depuis six semaines. J’ai pris un document intitulé « Guide de base des premiers secours » dans la salle d’attente du médecin (il y avait manifestement un manque de matériel de lecture), et j’ai lu un chapitre sur les « Premiers soins en cas d’étouffement » et quoi faire si quelqu’un a besoin d’aide. Jusqu’à ce moment précis, j’avais encore du mal à exprimer mon anxiété. Pourtant, il m’est venu à l’esprit que je pourrais peut-être rédiger un dépliant comparable à celui sur les premiers soins, uniquement à partir de mon expérience avec l’anxiété. Après tout, les maladies physiques font l’objet de documentation, alors pourquoi pas aussi les problèmes de santé mentale?
De retour à la maison, j’ai rédigé un document recto verso qui énumérait comment je me sentais en souffrant d’anxiété, tant sur le plan physique qu’émotionnel. J’y ai également recensé ce qui l’apaisait, et ce qui l’aggravait. Mon petit ami (maintenant devenu mon mari!) a trouvé ce document très précieux, et à ce jour, il le garde toujours sur sa table de chevet. Il m’a dit que c’est « sa carte pour comprendre mon cerveau ». Quelque chose qui l’aide à m’aider.
Meilleurs conseils pour dévoiler son anxiété à un être cher :
Ne vous épanchez pas pendant son émission de télévision ou son match préféré, ni pendant le trajet de retour à la maison après le travail! Demandez à l’être cher s’il peut vous accorder 30 bonnes minutes pour parler d’un sujet important. Cela lui permettra de gérer ses attentes.
Réfléchissez d’avance à ce que vous voulez dire. Prenez des notes si cela vous met plus à l’aise. Soyez aussi clair et précis que possible. Par exemple : « J’ai une condition 'x'. VOICI comment je me sens... et VOICI comment tu peux m’aider. »
Il n’est pas nécessaire d’avoir un document que vous avez vous-même rédigé. Beaucoup d’information utile est accessible (assurez-vous de l’obtenir d’une source fiable!). Il peut s’agir de liens vers des sites Web ou des livres utiles. Les gens ont tendance à apprendre à leur propre rythme, mais il est utile de les orienter dans la bonne direction.
Si vous êtes inquiet de la réaction de l’être cher, demandez à votre médecin, à votre infirmière ou à votre conseiller de vous appuyer pendant la conversation.
N’attendez pas immédiatement la réaction souhaitée. Votre être cher pourrait ne pas comprendre, ou être ému. Encouragez les questions et proposez de reprendre la conversation le lendemain.
N’oubliez pas que vos êtres chers ne doivent pas comprendre votre condition, mais ils doivent la respecter.
Qui sait, vous pourriez même être agréablement surpris par leur réaction.