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Ayant reçu un diagnostic d’asthme vers l’âge de 7 ans, j’ai eu le sentiment pendant une bonne partie de mon enfance que je ne pouvais pas suivre les jeunes sportifs de mon groupe de camarades. J’ai essayé des activités intérieures, comme le trampoline et la danse, afin de demeurer active sans déclencher mes symptômes d’asthme, mais certaines activités, particulièrement les cours d’éducation physique, demeuraient très difficiles.
Je trainais toujours de la patte durant les courses de cross-country. Essoufflée, je progressais de peine et de misère tandis que les silhouettes de mes camarades s’effaçaient au loin. Lorsque je jouais dans le jardin ou que je faisais du vélo avec mes deux frères, je tentais toujours désespérément de les suivre.
Il peut être difficile pour un enfant de composer avec Ia pression qui accompagne le désir de s’intégrer et de faire des activités avec ses amis, tout en ressentant de la frustration parce que son corps ne suit pas. Même si mon asthme était relativement léger et bien maîtrisé la plupart du temps, je ne pouvais m’empêcher de penser que jusqu’à la fin de mes jours, mon asthme serait un frein à la pratique d’activités sportives.
Cette croyance était renforcée dans une certaine mesure par les idées véhiculées au sujet de l’asthme à cette époque; on ne mettait pas de l’avant les bienfaits des saines habitudes de vie sur la réduction des symptômes et des effets de l’asthme.
Depuis, des études ont montré les bienfaits de l’activité physique chez les personnes qui souffrent d’asthme, et de nombreux athlètes de renommée mondiale, dont Paula Radcliffe et Laura Kenny, en sont atteints. Si vous en avez discuté avec votre médecin, que vous traitez bien votre asthme et que vos symptômes sont bien maîtrisés, rien ne vous empêche de pratiquer la plupart des activités qui vous plaisent – qu’il s’agisse de promener votre chien en marchant rapidement ou de courir un marathon. Le fait d’exercer régulièrement vos poumons pourrait même réduire vos symptômes d’asthme en :
Depuis que j’ai atteint l’âge adulte, je suis beaucoup plus active et je remarque que cela a un effet nettement bénéfique sur mon asthme. Je suis rarement incommodée au quotidien et je n’utilise mon inhalateur qu’en cas d’urgence. Je continue toutefois à lutter contre le sentiment de ne jamais être à la hauteur, peu importe l’intensité de mes entraînements, voulant atteindre le même niveau de performance que les gens de mon entourage.
Ma participation à diverses épreuves de cyclisme a inspiré mon conjoint, qui s’est acheté un vélo et a commencé à en faire lui aussi il y a quelques années. Même si je suis très heureuse que nous puissions maintenant faire du vélo ensemble, le voir progresser beaucoup plus rapidement que moi est parfois démoralisant. En un rien de temps, il m’a surpassé en termes de vitesse, de distance et de performance.
J’ai aussi des amis qui courent les mêmes distances et les mêmes épreuves que moi et qui semblent s’entraîner de manière semblable. Pourtant, leur cadence est beaucoup plus rapide que la mienne et je ne pourrai jamais obtenir d’aussi bons temps de course qu’eux.
Je dois cependant accepter que ma performance n’est pas totalement imputable à l’asthme. La génétique entre aussi en ligne de compte (je suis très petite, je prends facilement du poids et je manque grandement de souplesse), de même que les limites que je m’impose. Est-ce que je me fais croire que je ne peux pas être aussi performante qu’eux en raison de mon asthme?
Et si je me poussais davantage, que je donnais mon 110 % lors de mes entraînements et que je ne laissais pas l’asthme m’arrêter… Est-ce que je serais alors aussi en forme que les autres? Peut-être, mais est-ce vraiment important au bout du compte?
Même si le sentiment frustrant de ne pas être assez bonne ne me quittera jamais complètement, j’ai du plaisir à demeurer active : c’est la raison pour laquelle je cours et je fais du vélo. J’adore m’évader et faire le vide lorsque je cours, et j’ai du plaisir à explorer de nouveaux endroits sur deux roues. Il est très gratifiant de faire des randonnées au Royaume-Uni, qui abrite de magnifiques paysages. Et rien ne bat la satisfaction que je ressens lorsque j’admire la vue du haut d’une montagne, sachant que j’ai réussi à grimper jusqu’au sommet!
Faire de l’activité physique tout en étant atteinte d’asthme représente un défi, et je devrais honnêtement être fière du simple fait que je suis active. Je réalise qu’il est important que je sois parfois plus indulgente avec moi-même et que je me concentre sur mes réalisations. Après tout, il faut se mesurer à soi-même au final.