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Depuis que j’ai développé la sclérose en plaques il y a près de huit ans, c’est toujours avec une immense joie que j’accueille l’automne puis l’hiver.
Les nuisances de l’été sont alors chose du passé – l’intolérance extrême de la SP à la chaleur, devoir refuser les invitations aux barbecues, rester à l’ombre et se fondre dans le décor pour s’abriter de l’impitoyable soleil. Les gens se réjouissent lorsqu’il fait très chaud, mais pour moi, c’est tout le contraire.
Mon emploi comme chef de projet de construction fait en sorte que je travaille beaucoup à l’extérieur. J’aime la pluie, la neige, le gel et le froid. En revanche, le soleil et la chaleur me contraignent à me munir de mes blocs réfrigérants, de mes vestes de refroidissement et de toute une collection de bouteilles d’eau.
Pour moi, l’automne et l’hiver sont les saisons dont je peux profiter. Certaines raisons sont liées à mes symptômes de sclérose en plaques, d’autres pas vraiment. Les voici :
Je trouve que les mois sombres sont les plus joyeux. J’ai toujours considéré l’automne comme le véritable Nouvel An – un moment de réflexion et de choix pour l’année à venir.
Le 1er janvier est une date épouvantable pour décider d’à peu près tout, sauf de regarder pour la énième fois La Mélodie du bonheur ou de rechercher sur Google d’autres recettes de dinde (apparemment inépuisables). Ramasser les chapeaux de fête et les bouteilles vides de la veille est vraiment décourageant, tout comme de constater que ces résolutions du Nouvel An n’auront probablement aucun lendemain.
Janvier peut être un mois tellement morne (intéressé par un « janvier sec »?), suivi de février « j’en ai assez » et de mars « je n’en peux plus ». Alors, pourquoi ne pas commencer tôt et continuer comme vous voulez? J’aime l’idée d’apprendre quelque chose de nouveau ou de m’intéresser à un sujet auquel j’ai toujours pensé, mais sans jamais y donner suite.
Apprendre à faire de l’artisanat comme du macramé semble soudain intéressant et très tendance. Entreprendre d’écrire dans un nouveau journal et y griffonner des pensées et des gribouillis au hasard est tout simplement merveilleux. Je suis même tentée d’aller cueillir ma propre citrouille cette année, après avoir vu un champ rempli de jeunes enfants adorables qui font rouler leurs petites brouettes le long des rangées orange vif.
Même aller au théâtre ou au cinéma au cours d’une sombre soirée d’automne apporte un certain plaisir que l’on ne ressent pas en été (alors que je devrais peut-être plutôt me trouver à l’un de ces barbecues). Et qui peut battre la joie intérieure de se promener dans un marché de Noël? Le vin chaud, l’arôme des bratwursts, les lumières scintillantes, ainsi que la simplicité et l’excitation générales. Tout cela me donne envie d’apprendre à tricoter juste pour avoir une paire de mitaines colorées à porter.
Oubliez le surf, le bronzage sur une plage ou l’apprentissage du paddle-board (avec mon équilibre?). À Noël, tout le monde a le droit de se détendre et de se prélasser sur le divan toute la journée, la seule pause autorisée étant pour choisir un autre chocolat dans l’énorme boîte avant de s’affaler à nouveau. Un délice. La vie tourne tellement au ralenti pendant ces deux semaines qu’elle convient beaucoup mieux à mon rythme habituel.
La vie normale est suspendue, comme pour la sclérose en plaques. On a le droit de commencer une bonne blague et d’en oublier la fin, de se cogner aux murs et de piquer une petite sieste à des heures farfelues. Dans les faits, c’est prévu. Il n’y a pas à s’inquiéter de ce qu’il faut porter : vous pouvez enfiler un chandail de Noël et le porter pendant quinze jours sans commentaire de qui que ce soit.
Le seul inconvénient? Les cartes de la Saint-Valentin seront déjà en magasin dès le 2 janvier. Mais ça, c’est une histoire pour une prochaine fois…